Un Centre de Tri ultramoderne à Rennes en 2011

Raymond Redding, le grand patron du courrier à La Poste, a dévoilé le site de la future « PIC » de Rennes. Elle sera dotée de machines identiques à celles qui équipent actuellement la plate-forme de Strasbourg (ci-contre).

La Poste va construire une immense plate-forme de tri du courrier au sud de Rennes, pour l'Ille-et-Vilaine, les Côtes-d'Amor et le Morbihan. Coût : 48 millions d'euros. Une autre va être aménagée à Brest

81 millions d'euros : c'est ce que va investir La Poste en Bretagne au cours des trois prochaines années. Plus de la moitié de cette somme (48 millions d'euros) servira à construire une vaste plate-forme industrielle du courrier (PIC) au sud de Rennes : entre Saint-Jacques-de-la-Lande et Noyal-Châtillon-sur-Seiche

Cette vaste usine de 24 000 m² sera équipée de onze machines de tri ultramodernes dont certaines peuvent trier jusqu'à 50 000 objets par heure. Au total, cette plate-forme traitera plus de 2,7 millions de plis par jour pour les départements d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Autrement dit, cette « PIC » effectuera le travail qui incombe actuellement aux centres de tri de Rennes Airland, de Vannes et de Ploufragan, près de Saint-Brieuc. Son ouverture est annoncée dans trois ans.

« Le courrier ne va pas disparaître à cause d'Internet. Grâce à ces investissements, nous allons en effet pouvoir atteindre notre objectif qui est de livrer 90 % du courrier à J + 1 : c'est-à-dire un jour après avoir été posté », insiste Raymond Redding, le grand patron du courrier à La Poste. Face à l'essor des messageries électroniques, le groupe postal engage donc une course contre la montre. Et ce, d'autant plus que 97 % du courrier distribué en France provient des entreprises.

Deux nouveaux centres d'appels

Le Finistère n'est pas oublié pour autant. Près de 12 millions d'euros vont être investis pour rénover et agrandir le centre de tri de Brest Guipavas qui va également être transformé en plate-forme industrielle : 920 000 plis y seront traités chaque jour.

En revanche, la direction postale est plus évasive sur la question des effectifs. Les deux « PIC » très mécanisées nécessiteront-elles autant d'agents que dans les centres actuels ? Les centres de Ploufragan, Vannes et Quimper qui emploient un peu plus de 550 postiers à eux trois, vont-ils voir fondre leurs effectifs ? « Il n'y aura pas de licenciement mais nous ne remplacerons pas tous les départs en retraite. L'évolution des effectifs dépendra de l'évolution de l'activité courrier. De toute façon, soit nous luttons contre Internet, soit nous disparaîtrons », assène Raymond Redding.

Autres investissements : La Poste va créer, en Bretagne, 20 plates-formes de préparation et de distribution du courrier : soit en aménageant des sites postaux existants ; soit en les construisant : ce sera le cas à Lanester, Saint-Jouan-des-Guérets, Rennes nord et Rennes sud. Ces plates-formes constituent une étape intermédiaire dans le tri du courrier, entre les « PIC » et les centres de distribution, lieux d'où partent les facteurs.

Enfin, le groupe postal va créer deux centres d'appels : l'un pour les particuliers à Vannes, l'autre pour les entreprises à Saint-Bieuc. Ces deux centres devraient compter une trentaine de télé opérateurs chacun. Leur ouverture est prévue en 2009.

Bref, après de nombreuses autres régions (six « PIC » fonctionnent déjà en France et 34 autres sont en cours de réalisation), La Poste vient d'engager, en Bretagne aussi, la bataille contre l'ordinateur...

Pierrick BAUDAIS.